
Feux de forêt: des enfants évacués racontent
Cette semaine, les feux de forêt ont forcé l’évacuation de toute la ville de Chibougamau, dans le Nord du Québec. Ça veut dire que la totalité des 7500 habitants ont dû quitter leur maison par mesure de sécurité. Parmi eux, il y a de nombreux enfants, qui vivent bien malgré eux des vacances plutôt particulières, dans un refuge ou chez des proches. Nous avons parlé à deux d’entre eux.
7 enfants, 2 chiens et 1 roulotte
Vincent, 9 ans, ne s’ennuie pas. Vendredi matin, il a visité un élevage d’alpagas. En après-midi, il était au musée ilnu de Mashteuiatsh. Et samedi, il sera au Zoo de Saint-Félicien.

Vincent au musée ilnu de Mashteuiatsh.

Bryan, le frère de Vincent, nourrit des alpagas.
C’est que toutes ces attractions touristiques du Saguenay ouvrent leurs portes gratuitement aux habitants évacués de Chibougamau. C’est le cas de Vincent… et de ses 6 frères et sœurs!
Oui, Vincent a une grande famille. Et depuis qu’ils ont dû quitter leur maison, parce que le feu s’approchait de leur ville, ils restent tous chez leur grand-mère, près de Saguenay. Certains dorment dans une chambre, d’autres dans une roulotte.
«On a du fun ici, mais j’étais quand même triste de quitter Chibougamau, j’ai vécu là toute ma vie», dit Vincent. Heureusement, la maison est hors de danger et tout cela n’est que temporaire, le rassure sa mère, Chantal.
«L’important, c’est qu’on soit ensemble, le reste c’est du matériel, rappelle-t-elle. Et on a senti beaucoup de solidarité des gens.»
Alors Vincent garde le moral. Même s’il aurait bien aimé aller à l’école cette semaine, il avoue qu’il s’amuse bien avec ses cousins, Bastien et Julia.
Et il y a ses deux chiens, Nanouk et Léo, qui ont aussi fait le voyage vers Saguenay.
Vendredi, la météo apportait aussi de bonnes nouvelles: le vent repousse le feu plus loin de Chibougamau. La famille n’a pas encore eu l’autorisation de retourner à la maison, mais au moins, en attendant, personne ne se tourne les pouces.
«On essaie de voir ça comme des vacances imprévues, poursuit sa maman. On essaye de trouver des activités pour avoir du plaisir et se changer les idées.»
Samedi, au zoo de Saint-Félicien, Vincent espère voir des renards, son animal préféré. (On te souhaite tout plein de renards, Vincent!)
Réveillée par les policières
Il était 22h, mercredi, quand Ayem, 11 ans, a été réveillée par des coups frappés à la porte d’entrée. L’élève de 6eme année s’est levée et a appris de la bouche de deux policières qu’il fallait évacuer la ville.
«J’étais sous le choc parce que je viens juste de me réveiller», raconte Ayem. Après avoir fait leurs bagages, sa mère et elles sont parties en voiture dans la nuit.
Ayem a dû évacuer sa maison en pleine nuit.
«Je me sentais vraiment mal, j’étais vraiment triste, parce que j’aime vraiment Chibougamau», confie Ayem.
Sa mère et elle sont arrivées à 6h du matin à l’aréna de Roberval, au bord du lac Saint-Jean. Tout plein de bénévoles s’y trouvaient pour aider les familles évacuées. «C’était vraiment cool parce qu’ils nous accueillaient avec de la nourriture, des oreillers, des draps, on nous a vraiment bien traités.»
Et là, Ayem a eu toute une surprise : «J’avais des amis qui étaient là-bas aussi, alors c’était pas trop mal.» Et oui, Ayem a retrouvé des amis de son école qui étaient eux aussi au refuge! Et Ayem a aussi croisé une de ses professeurs… qui ne lui a pas donné de devoirs, heureusement!
Après avoir passé deux nuits à l’aréna, Ayem et sa mère ont pris la direction de Longueuil, pour y retrouver son père. Quand toute cette histoire sera finie, Ayem renouera avec son passe-temps préféré : la lecture.
Tous les As de l’info pensent fort aux As de Chibougamau, et des autres villes affectées par les feux!
Écris-nous en commentaires des mots d’encouragement pour les familles évacuées.