
«Starter packs» et environnement: Est-ce qu’on a eu tort?
Depuis une semaine, les réseaux sociaux débordent de centaines de milliers de figurines virtuelles. Elles sont créées par une intelligence artificielle (IA), à qui on demande de représenter une personne avec ses objets préférés. On les appelle les kits de départ (ou les starter packs, en anglais). L’équipe des As s’est laissée entraîner par cette mode, et en a créé un pour sa bibitte! Mais… est-ce qu’on a fait une gaffe? En fait, cette tendance est assez problématique. On te donne trois raisons pour lesquelles on aurait peut-être dû ne pas participer.
Voici à quoi ressemblent les kits de départ
Réalistes, non? On dirait vraiment des emballages de figurines qu’on pourrait acheter au magasin! Mais ne te laisse pas berner: tout est complètement virtuel.

Une IA créatrice
Il existe différents types d’intelligence artificielle. Quand un outil (comme ChatGPT) crée quelque chose de complètement nouveau, ça s’appelle de l’IA générative. C’est avec cette IA que ces images ont été créées.
1- Un impact désastreux sur la nature
L’IA générative, c’est un cerveau électronique composé de beauuuuuuucouppppp de machines, qu’on appelle des serveurs. Ils sont entreposés dans des centres de données. Et ils polluent beaucoup. Voici comment:
- Ces serveurs consomment énormément d’énergie. En tout, les centres de données destinés à l’IA demandent plus d’électricité qu’un petit pays!
- Les serveurs produisent de la chaleur, il faut donc les refroidir avec un système qui utilise beaucoup d’eau froide.
Créer un starter pack, ça consomme autant d’énergie que de recharger un cellulaire, et ça utilise environ trois litres d’eau.

À l’intérieur d’un centre de données de la compagnie IBM, aux États-Unis.
2- Les artistes se sentent abandonnés
Plusieurs artistes ont peur que leur travail soit remplacé par des machines. L’illustration, c’est leur gagne-pain!
J’ai demandé à Kimette (de son vrai nom, Kim Brassard), une illustratrice que j’adore, de m’expliquer comment elle se sent par rapport à cette tendance.
«Ce qui me fait peur, c’est qu’on l’utilise parce que c’est facile, sans penser aux artistes qui se retrouvent à avoir de moins en moins de travail. Aussi, on oublie que l’IA se base sur des styles artistiques et des designs qui ont déjà été réalisés par de vraies personnes. On l’utilise sans savoir tout ce que ça vole aux artistes», m’a-t-elle dit.
Avec d’autres artistes, Kimette a participé à une tendance beaucoup plus écolo et créative: les starter packs sans IA! Cette illustration a été réalisée en cinq heures.
3- Les données en danger?
Pour demander à ChatGPT de créer une figurine à notre image, il faut lui envoyer une photo de nous. Dans notre cas, on lui a plutôt montré notre mascotte: la bibitte! Mais une vraie photo peut contenir des données personnelles, comme notre visage et notre âge. On lui révèle aussi nos activités, nos préférences…
Il faut toujours faire attention avant de révéler ces informations personnelles. Mais en les donnant à un outil d’intelligence artificielle, on ignore comment elles seront utilisées. Ce n'est pas prudent!
Alors, est-ce qu’on a eu tort?
Oui. En créant un starter pack pour notre bibitte, on a fait une erreur. On le réalise maintenant, et pour compenser, plusieurs membres de l’équipe vont planter des arbres cet été.
D’ailleurs, c’est beaucoup plus amusant et satisfaisant de demander à son CERVEAU de réaliser un starter pack. Que ce soit en faisant un dessin, un collage, un montage… ou même en prenant une photo! On a bien ri en voyant cette publication de la Microlaiterie Riverin du Lac!

Et toi, si tu participais à cette tendance, quels accessoires choisirais-tu à côté de ta figurine?