
Pourquoi les conservateurs se tiennent-ils loin des micros des journalistes?
Une campagne électorale, c’est un peu comme un sprint! Les politiciens traversent le pays, changent de villes plusieurs fois par jour, enchaînent les discours, serrent des mains… mais ils ne sont pas les seuls à courir! Les journalistes aussi sont très occupés. Leur mission? Suivre les chefs de partis, poser des questions aux candidats et rapporter ce qui se dit.
Mais certains partis sont plus bavards que d’autres. Selon un décompte fait par Radio-Canada, Pierre Poilievre, le chef du Parti conservateur, avait répondu à 79 questions des médias, en date du 10 avril dernier. Ça peut sembler beaucoup, mais c’est environ deux fois moins que les autres chefs! En comparaison, son adversaire, Mark Carney, du Parti libéral, avait répondu à 160 questions à pareille date. Pourquoi? Est-ce une bonne stratégie? Allons voir ça de plus près!
Dès le début de la campagne électorale, le Parti conservateur a préféré garder ses distances avec les médias. Ça signifie que les candidats de ce parti ne donnent pas beaucoup d’entrevues et qu’ils répondent à peu de questions lors des points de presse.
Ils ont aussi interdit aux journalistes de monter à bord des autobus et des avions de campagne du parti.
Ces véhicules sont importants, car les chefs de parti voyagent rapidement d’une région à l’autre, et il est très difficile pour les journalistes de les suivre sans y embarquer.
«C’est comme une tradition, lors de campagnes électorales. Passer du temps à bord des avions et des autobus des chefs permet aux journalistes de mieux comprendre les idées du parti, et aux chefs de faire passer leurs messages plus clairement. Tout le monde y gagne!», explique la chroniqueuse politique des Coops de l’information, Hélène Buzzetti.
C’est la première fois qu’un parti politique refuse cet accès aux journalistes lors d’une élection canadienne.
Pourquoi ne pas parler aux médias?
C’est une stratégie! Selon Hélène Buzzetti, les conservateurs croient qu’ils ont plus à gagner en s’adressant directement à leurs partisans, sans passer par les médias. Comment y parviennent-ils? En participant à des balados, en publiant leurs propres vidéos sur les réseaux sociaux, ou encore en organisant des événements où seuls leurs partisans sont invités, par exemple.
«Je crois aussi qu’ils se méfient un peu des médias. Les conservateurs trouvent que ceux-ci ont tendance à mettre de l’avant des points de vue qui correspondent moins aux leurs», estime Hélène Buzzetti.
Est-ce un bon choix?
«Pas vraiment», croit la chroniqueuse politique. Selon elle, le choix des conservateurs d’éviter les médias risque de leur nuire, car il devient plus difficile de convaincre de nouvelles personnes de voter pour eux.
«C’est un peu comme quand tu veux te faire de nouveaux amis: si tu restes toujours avec le même groupe, tu ne donnes pas la chance aux autres de te connaître», ajoute-t-elle!
Toi, si tu dirigeais un parti politique, accepterais-tu de parler aux journalistes? Pourquoi?