
L’urbex: des dangers faciles à oublier
Urb…quoi? L’urbex, c’est les mots «urbain» et «exploration» mis ensemble. C’est une activité qui consiste à explorer des lieux interdits: abandonnés, souterrains ou en hauteur. C’est illégal et dangereux. Malgré tout, c’est une pratique populaire sur les réseaux sociaux. Et, le printemps dernier, une adolescente a perdu la vie en faisant de l’urbex. On pense donc que c’est important de t’en parler.
La première chose à savoir, c’est que personne ne s’assure que les lieux abandonnés soient sécuritaires. Les visiter sans autorisation, c’est risquer de se blesser, ou pire. C’est ce qui est arrivé le 12 avril à une Québécoise de 15 ans, à Shawinigan. Elle explorait une usine abandonnée avec un autre jeune lorsqu’elle est tombée de très haut. Elle est malheureusement décédée. Cette triste histoire est aussi arrivée dans d’autres pays, comme la France. Malgré cela, ça reste un passe-temps qui attire certains jeunes. Pourquoi?
Pourquoi faire de l’urbex?
Pour mieux comprendre, j’ai discuté avec Emixplor, qui est le nom d’urbex de Mathieu. Plusieurs amateurs d’urbex utilisent un faux nom sur les réseaux sociaux, pour ne pas avoir de problème avec la police. Mais il m’explique qu’il a choisi Emixplor «pour le style, pas pour me cacher. J’assume mes actions.»
Emixplor/Mathieu a dans la trentaine et vit en Suisse, un pays d’Europe. Il fait de l’urbex depuis 2018 et partage ses photos sur Internet. Quand je lui demande ce qu’il aime de l’urbex, il a plusieurs réponses:
- Pour l’adrénaline (c’est une molécule produite par ton cerveau quand il y a un danger pour te donner de l’énergie. Certaines personnes aiment son effet)
- Pour laisser son imaginaire galoper dans des lieux anciens
- Pour s’isoler des gens ou du monde (oublier l’école, le travail pour un moment)
- Pour faire du sport ou de la photo
Les trouvailles d’Emixplor
«La nature, en urbex, c’est le calme pour moi», me confie Emixplor. Passionné d’histoire, il se sent apaisé par l'ambiance des lieux abandonnés. Par contre, il tient à me dire que «c’est dangereux, on a tendance à le sous-estimer. Des effondrements, c’est fréquent. » Il y a aussi des risques d’électrocution ou de rencontre avec des animaux sauvages 🐻.
Une fois, son ami et lui se sont retrouvés face à une mère sanglier qui bloquait la sortie: «Ça montre qu’il faut être capable de ressortir», rappelle l’explorateur.

C’est l’endroit où Emixplor et son ami ont rencontré une maman sanglier qui les empêchait de sortir!
Problèmes en vue!
Selon Éducaloi, au Québec, faire de l’urbex peut être puni par une amende, et même une condamnation au criminel. Même pour les mineurs! En 2022, trois frères français ont été condamnés à 6 mois de prison, parce qu’ils sont entrés chez quelqu’un en disant «vouloir faire de l’urbex.»
Leur propre code de conduite
C’est pour ça que la communauté d’urbex s’est dotée de règles. Ce passe-temps demeure risqué et illégal, mais c’est une façon de limiter les dangers.
Emixplor pense que l’urbex est fascinant, mais il trouve très important de le faire avec conscience, sérieux et respect:
- Conscient de ses propres limites et des nombreux dangers
- Sérieux dans sa préparation
- Respect des lieux et de ceux qui viendront après (ne rien déplacer, briser ou voler)
L’explorateur garde secrètes les adresses des lieux qu’il visite pour éviter que trop de gens y aillent. Il ne les partage qu’aux amis qui sont avec lui, car il faut toujours être à plusieurs pour faire de l’exploration urbaine!
Il faut aussi tout le temps avoir sur soi:
📱 Téléphone
🚑 Trousse de secours
🔦 Lampe de poche
Beaucoup de jeunes se disent que les drames n’arrivent qu’aux autres. Mais les accidents arrivent rapidement dans un endroit qui n’est pas sécuritaire. Prendre des risques pour impressionner les autres sur les réseaux sociaux, au point de mettre des vies en danger, ça ne vaut pas la peine.
Si tu as l’âme aventurière, je te rappelle qu’il est possible d’explorer des endroits tout en restant dans la légalité! Des forêts, des parcs, le grenier de tes grands-parents, la bibliothèque, etc.
Sources: Éducaloi, Le Soleil, Le Nouvelliste, Le Parisien et Le Progrès