
Expliquer le français québécois par… la BD! 💬
«Mathieu, arrête donc de faire ton séraphin! Tu tires toujours la couverte de ton bord, pis après ça, tu dis que je me pogne le beigne!» As-tu compris le sens de cette phrase? Si non, un projet récent du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ) qui vise à démystifier les expressions québécoises pourrait t’aider à la décoder. Continue de lire pour en savoir plus! ⬇️
Quessé ça, le TLFQ? 🤔
Le Trésor de la langue française au Québec est un organisme scientifique qui contribue à faire avancer la recherche sur le français québécois. En effet, notre langue ne date pas d’hier! Il y a encore plein de mystères historiques qui s’y rattachent encore, et le TLFQ s’emploie à tenter de les élucider.
Rassembler les artistes d’ici 🖼️
Hier, le TLFQ a dévoilé un nouveau projet qu’il élabore en partenariat avec une vingtaine de bédéistes québécois. Appelé La langue par la bande, ce projet vise à mettre en valeur l’aspect coloré du français québécois à travers 24 courtes bandes dessinées, chacune sur le thème d’une expression québécoise. On t’en présente quelques-unes!
Se pogner le beigne 🍩
L’expression se pogner le beigne veut dire «paresser, ne pas faire d’effort; perdre son temps». On peut l’utiliser en parlant d’une personne qui ne fait pas ce qu’elle doit faire et perd son temps à la place. La bande dessinée suivante l’illustre bien:

Dans cette bande dessinée, on peut voir un monsieur assis à son bureau qui, plutôt que de travailler, reste immobile à se tourner les pouces toute la journée. On peut dire qu’il se pogne le beigne!
Cette œuvre a été réalisée par le bédéiste montréalais Michel Rabagliati.
Tirer la couverte de son bord 🛏️
Selon le TLFQ, l’expression tirer la couverte de son bord signifie «chercher à prendre plus que sa [juste] part, à accaparer les avantages ou les profits d’une opération, à faire passer ses intérêts en priorité». Elle s’utilise souvent pour parler de quelqu’un qui profite d’une situation aux dépens de quelqu’un d’autre. On peut la comprendre avec la bande dessinée suivante:

Dans cette bande dessinée, une enseignante pose une question à trois écoliers. Léo, le garçon du milieu, connaît la réponse, mais semble trop gêné de le dire à voix haute devant toute la classe. Antoine, le garçon de gauche, en profite et répond à la place de Léo… alors qu’il ne connaissait pas la réponse au départ. On peut donc dire qu’Antoine a tiré la couverte de son bord!
Cette œuvre a été réalisée par Bach (de son vrai nom Estelle Bachelard), une autrice et illustratrice québécoise.
Faire son séraphin ✨
Pour terminer, l’expression faire son séraphin veut dire «avoir de l’argent, mais se refuser à le dépenser». Elle fait référence à Séraphin Poudrier, un personnage fictif inventé par l’écrivain Claude-Henri Grignon en 1933, et qu’on retrouve d’ailleurs dans le feuilleton culte québécois Les Belles Histoires des pays d'en haut. La bande dessinée suivante l’illustre bien:

Dans cette bande dessinée, on peut voir un homme qui, à la place d’acheter une télévision récente, ressort un vieux modèle que son père lui avait donné. Elle semble beaucoup moins bien fonctionner qu’une télévision dernier cri, mais au moins, l’homme a économisé de l’argent!
Cette œuvre a été réalisée par le bédéiste québécois Jacques Lamontagne.
L’intégralité du projet La langue par la bande est disponible gratuitement sur le site internet du Trésor de la langue française au Québec.
Alors, quelle est ton expression favorite parmi les trois qu’on t’a présentées?