Il est une fois: Le coureur pieds nus devenu grand marathonien
Frédérick Lavoie, journaliste et auteur, aime fusionner journalisme et littérature. Laisse-le te raconter un véritable récit à la manière d’un conte. Parfois, la réalité surpasse l'imaginaire!
Il est une fois à notre époque un garçon qui n’avait pas de chaussures pour courir et qui est devenu un grand champion de la course à pied.
Cette histoire commence dans la campagne du Kenya, en Afrique, il y a quelques années. Kelvin est alors un jeune adolescent. Lorsqu’il n’est pas à l’école, il garde le bétail sur la ferme de ses parents.
Chaque jour, il voit courir près de chez lui son cousin et d’autres athlètes. De nombreux jeunes comme eux au Kenya rêvent de devenir champion de course à pied afin de sortir leur famille de la pauvreté. Et ce rêve n’est pas farfelu: plusieurs des meilleurs coureurs de longues distances de la planète viennent de ce pays!
Parfois, Kelvin se joint au groupe de coureurs. Mais leur entraîneur le chasse. Il n’a pas sa place avec eux! Mais Kelvin finit par être intégré au groupe.
Le père de Kelvin ne soutient toutefois pas le rêve de son fils. Il veut que Kelvin se concentre sur ses études et qu’il devienne électricien. Selon lui, c’est un choix plus sûr pour gagner un salaire stable. Il laisse tout de même Kelvin s’entraîner.
Lorsque Kelvin participe enfin à sa première compétition, il doit emprunter des chaussures, car il n’en a pas lui-même! Jusque-là, il courait pieds nus! Il termine dixième de ce demi-marathon, une course de 21 kilomètres. Kelvin n’est pas un mauvais coureur, mais il n’est pas parmi les meilleurs. Ce n’est pas suffisant!
Durant quatre années, il persévère tout de même. Il s’améliore et arrive à se qualifier pour des demi-marathons à l’étranger. Il termine sixième ici, huitième là-bas, cinquième à un autre endroit. Puis, Kelvin finit par gagner une course. Mais la compétition n’est alors pas particulièrement féroce. Il n’est toujours pas le meilleur.
Un jour, son entraîneur Gervais a une idée: et si Kelvin changeait de distance? Plutôt que de courir un demi-marathon, pourquoi ne s'entraînerait-il pas pour courir un marathon complet?
Cette idée fait peur à Kelvin. Un marathon, c’est 42 kilomètres! Aura-t-il assez de souffle et d’énergie pour cela?
Durant des mois, Kelvin s’entraîne. Il court 250 kilomètres par semaine, parfois 300 kilomètres!
Arrive le jour de son premier marathon, en Espagne. À la surprise générale, il termine en première position!
Quelques mois plus tard, il court un deuxième marathon, en Angleterre cette fois: encore une victoire!
Il remporte également son troisième marathon, aux États-Unis. Cette fois, l’exploit est encore plus grand, car Kelvin établit un nouveau record du monde. Il a couru 42 kilomètres en seulement 2 heures et 35 secondes!
Enfin, Kelvin est le meilleur!
Mais un nouveau rêve apparaît alors. Kelvin aurait besoin de courir seulement 36 petites secondes plus rapidement pour franchir la ligne d’arrivée en moins de deux heures. Personne n’y est encore parvenu durant une compétition officielle.
S’il y arrive, tout le monde se souviendra qu’il a été le premier humain à le faire!
Ce nouvel objectif inquiète cependant un peu son entraîneur, Gervais. Selon lui, si Kelvin continue son entraînement à ce rythme, il pourrait se blesser et ne plus être capable de courir du tout… Sa carrière pourrait se terminer ainsi à l’âge de 23 ans…
À ton avis, Kelvin devrait-il prendre le risque de se blesser pour battre ce nouveau record? Ou devrait-il réduire un peu la cadence pour s’assurer de pouvoir courir encore longtemps?
Le 8 octobre 2023, le Kenyan Kelvin Kiptum a remporté le marathon de Chicago avec un temps de 2 heures 35 secondes. Il améliorait ainsi le record établi un an plus tôt par un autre Kenyan, Eliud Kipchoge, qui avait couru le marathon de Berlin en 2 heures 1 minutes et 9 secondes. Le secret de Kelvin Kiptum est qu’il est l’un des rares marathoniens à courir la deuxième moitié de la course encore plus rapidement que la première!
Sources: BBC Afrique, Le Parisien