Portrait inspirant: Apprendre dans le plaisir
J’ai rencontré Jean-François Ross il y a plusieurs années, alors que nous faisions ensemble notre baccalauréat en enseignement au primaire à l’Université Laval. À l’époque déjà, il avait cette étincelle dans les yeux, un mélange d’humour, de passion et de profonde humanité, qui laissait croire qu’il deviendrait un enseignant marquant.
Quand je l’ai revu récemment, cette étincelle était toujours là, intacte. C’est ce qui m’a donné envie de m’asseoir avec lui pour discuter du plaisir d’apprendre, de la relation élève-prof et de sa vision de l’éducation.
De cette rencontre est né ce portrait: celui d’un enseignant qui a compris qu’un peu de folie au quotidien peut vraiment faire la différence.
Le plaisir d’apprendre… et d’enseigner
Pour Jean-François, le plaisir n’est ni un mirage ni une utopie: c’est une composante essentielle de la classe, mais une composante réaliste. «On ne fait pas croire aux élèves que c’est toujours le fun», précise-t-il d’emblée. Pour lui, l’école demande des efforts, des essais et de la persévérance. Mais entre ces moments plus exigeants, il crée des espaces de joie, de légèreté et de réussite.
Son propre parcours scolaire l’a profondément influencé. Ayant connu plusieurs enseignants très traditionnels, il ressent aujourd’hui le besoin d’offrir aux jeunes ce qu’il n’a pas reçu à leur âge: un lieu où on peut apprendre en souriant, où on accueille l’échec comme une simple leçon et où on entend:
«Sais-tu?… C'était quand même le fun aujourd’hui à l’école. J’ai envie d’y retourner demain.»
Ses routines soutiennent cette philosophie:
- une marche matinale de 5 à 10 minutes pour discuter avec certains élèves
- un défi en début de journée pour démarrer avec un sentiment de compétence
- des moments de repos entre les périodes de travail
Et lorsque les temps sont plus difficiles, il se tourne vers des projets porteurs: des maquettes, de la musique ou du camping sauvage! Rien de moins!
Humour, relation et sentiment d’appartenance
L’humour fait partie de son ADN professionnel. Influencé par son passage comme enseignant au secondaire, il a appris que rire peut devenir un formidable vecteur de motivation.
Mais l’humour n’est pas tout: pour lui, la relation est le véritable cœur de l’enseignement. Il salue chaque élève par son prénom, discute avec eux lors des marches du matin et installe des routines qui rassurent et rassemblent.
Cette relation se cristallise dans une identité de classe forte, celle des Snoipse (désolée cher lecteur, la signification de ce mot doit rester confidentielle 🤫). Avec leur signe secret, leurs objets mystérieux et leur mission collective, les élèves entrent chaque jour dans une micro-société qui leur appartient. Cette culture de classe nourrit la motivation intrinsèque et crée un puissant sentiment d’appartenance.
Une vision de l’éducation ancrée dans l’authenticité
Jean-François croit fermement que l’école doit s’adapter aux élèves d’aujourd’hui. Quand on lui demande ce qu’il changerait dans les écoles du Québec, il répond sans hésiter: plus d’espace, des coins calmes, une cuisine, des serres, des lieux qui soutiennent réellement le bien-être et l’apprentissage.
Mais sa vision dépasse l’aménagement: elle est profondément humaine. Aux élèves démotivés, il demanderait: «Qu’est-ce que tu aimes dans la vie?» Pour lui, il n’y a pas d’enfant qui n’aime pas l’école, seulement des jeunes dont les intérêts n’ont pas encore été rejoints. Il crée des compréhensions de lecture sur les jeux vidéo, cherche le bon livre pour chaque élève et croit que la passion est la première porte vers l’apprentissage.
Aux futures enseignantes et enseignants, il offre un conseil simple, mais puissant: restez authentiques. Soyez vous-même, vulnérable et humain.
C’est la seule façon de réussir votre mission!
Merci à Jean-François Ross pour son authenticité et cette belle dose d’énergie! Pour le suivre sur Instagram, c’est par ici.
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